Introduction.
En France, 13%* des jeunes ne se définissent ni homme, ni femme mais « non-binaire ». Ce terme, qui semble parfois un peu flou, résulte pourtant d’une véritable remise en question sociétale, notamment chez les nouvelles générations. Fatiguées du modèle hétéronormatif féminin / masculin, elles s’en affranchissent pour trouver leur propre identité de genre singulière.
Mais alors, qu’est-ce qu’une personne non-binaire ?
À la naissance, on assigne aux bébés un genre en fonction de l’apparence de leur sexe (fille ou garçon). Lorsqu’ils grandissent, leur identité sera influencée par les stéréotypes binaires tels que :
“Le rose c’est pas pour les garçons”
“Ne pleure pas ça fait fillette, soit un homme un vrai”
“Jouer à la poupée c’est pour les filles”
Ainsi, la société va influencer les individus dès la prime enfance à avoir une identité de genre correspondant à leur sexe.
Or l’identité de genre n’est pas seulement rose vs bleu, hommes vs femmes, mais plutôt un vaste champs de possibilités qu’il convient à chacun de définir, au-delà d’une binarité restreignante.
Une personne non-binaire se définie donc comme ni exclusivement homme, ni exclusivement femme, mais plutôt comme : entre les deux, un mélange des deux, ou aucun des deux.
Plusieurs célébrités participent à la sensibilisation des jeunes envers ce sujet. Par exemple, Demi Lovato a fait son coming-out cette année en tant que personne non-binaire :
Quels pronoms doit-on utiliser ?
Pour mieux s’adapter à son identité de genre, une personne non-binaire va pouvoir choisir de changer de prénom, et/ou d’adopter des pronoms personnels différents pouvant varier. Pour savoir comment s’adresser à une personne, le mieux reste de lui demander par quels pronoms elle souhaite être appelée : il, elle, iel…
D’ailleurs, les pronoms non-genrés “iel” et “iels”, inventés par la communauté LGBTQIA+ pour les personnes non-binaires, sont entrés en novembre 2021 dans le dictionnaire Le Robert.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter notre article sur l’écriture inclusive.
Quelles sont les confusions fréquentes ?
Souvent, le principe de non-binarité est confondu avec celui d’androgynie. Celle-ci renvoie au fait qu’un individu ait à la fois l’apparence d’un homme et d’une femme. Pour la non-binarité, cela va au-delà de l’apparence physique, c’est l’identité de genre qui est concernée : les personnes non-binaires ne sont pas nécessairement androgynes.
Il est important de noter que l’identité de genre est indépendante de l’orientation sexuelle. Les personnes non-binaires peuvent être hétérosexuelles, homosexuelles, bisexuelles, pansexuelles…
Voici un petit lexique des termes à ne pas confondre :
Cisgenre : correspond à une personne dont l’identité de genre correspond au genre qui lui a été assigné à la naissance.
Transgenre : à l’inverse, correspond à une personne dont l’identité de genre ne correspond pas à son genre assigné. Par exemple, une femme transgenre a une identité de genre féminine, alors que le genre qui lui a été assigné à la naissance est masculin.
Agenre : correspond à une personne qui ne s’identifie à aucun genre. C’est un terme plus tranchant que la non-binarité, car la personne agenre ne se retrouve pas non plus dans un mélange de genre masculin et féminin.
Pansexualité : orientation sexuelle qui consiste à être attiré par une personne indépendamment de son genre ou de sa sexualité.
Bisexualité : orientation sexuelle qui consiste à être attiré à la fois par des hommes et des femmes => à ne pas confondre avec la pansexualité, qui a une dimension non-binaire, alors que la bisexualité est binaire.