Voici un nouveau portrait de femme YES WE ARE : nos Yes Women, la communauté des femmes YES WE ARE. Elles ont un jour entendu une phrase qui les a touchée et elles nous expliquent comment elles ont rebondi.
Aujourd’hui, c’est Dominique, Journaliste Reporter, qui s’est confiée à travers ce portrait de femme très parlant. #yeswearestrong
Ce portrait de femme débute par une phrase qui l’a blessée :
«Avec ton gabarit, tu arrives à porter ce type de caméras ? T’as des muscles pour une fille, dis donc!»
Le contexte :
« J’arrive à un entretien d’embauche… J’espère être prise pour réaliser des reportages pour une émission destinée aux enfants, dont la société de prod va bientôt tourner le pilote. Je connais le producteur. Il connaît aussi mon travail. Je suis JRI (journaliste reporter d’images), je réalise donc seule mes reportages – du travail d’enquête au montage.
Cela fait 2 ans que je suis à fond. Passionnée, mais épuisée… Sans cesse sur les routes, en train de porter mon matériel (caméra, pied, matos son, batteries…), sans cesse dans un train, un avion ou une voiture de loc. Pas le choix, il faut faire ses preuves. Les CDI n’existent pas. La plupart des journalistes télé sont intermittents du spectacle, où chaque jour est un nouveau challenge, un nouveau contrat où l’on doit faire ses preuves. On a beau avoir un CV extraordinaire, on repart à zéro à chaque entretien.
C’est là que la petite phrase arrive : « OK, et donc tu notes sur ton CV que tu tournes en DSR 500 [une caméra épaule, plutôt lourde ndlr] ? Mais… Vraiment ? Toi ? Avec ton gabarit ? T’as de bons muscles pour une fille dis donc ! »… »
Ce qu’elle a ressenti :
« Evidemment, je ne réagis pas de façon négative. Je suis HYPER fière de confirmer : oui ! Je tourne en DSR 500 ! Moi ! La petite journaliste qui voulait faire de la presse écrite. Le hasard/destin m’a amené à faire de belles rencontres, et j’ai appris. Et je serre les dents. Et… J’ai démarré le sport comme ça, d’ailleurs. Par fierté. Pour tenir. Et je tiens ! Je suis fatiguée mais endurante, et je bosse bien, j’en suis tellement heureuse. Je serai embauchée pour ce pilote. Et la suite.
Le conseil qu’elle donnerait :
« Les clichés sur la nana cameraman (d’ailleurs… Tout est dit dans ce mot !) ont la vie dure. Mais ça m’a tant appris. A relever la tête, à avancer coûte que coûte et… A faire taire les remarques désobligeantes, puisque j’étais là : sur le terrain, ma caméra à la main, sans broncher.
Cette expérience m’a aussi permis de dire « oui » à d’autres aventures que je n’aurais pas cru possible. Pour mon job, rien ne m’arrête. Sauf un baby, aujourd’hui. Je refuse des tournages lointains pour lui. Et pour ma boîte, que j’ai créé il y a 1 an. Imaginée pour me construire un autre avenir et convaincre la terre entière que le sport-plaisir, une alimentation non transformée et le lâcher prise peuvent emmener si loin !
Alors mon conseil : ne pas se formaliser parce qu’on « reçoit » une remarque désobligeante ou blessante. Avancer, relever la tête et réfléchir à la suite à tête reposée. Sur le moment, on est piquée dans son orgueil, on ne comprend pas, on est sonnée… Mais il y a TOUJOURS un côté positif à quelque chose de difficile. »
Découvrez l’aventure Patate Paris, fondé par Dominique !
Et merci à Dominique de s’être prêtée au jeu des questions de ce portrait de femmes, nos Yes Women Stories!
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